Rock & Folk n°353 : Téléphone la grande lessive, janvier 1997

Rock folk 353 janvier 97 olive
  • Téléphone : La grande lessive (interviews réalisés par Franck Roy). 

  • Au moment où sort un coffret d'anthologie et où l'on pourrait fêter le vingtième anniversaire de leur création en 1976, les Téléphone adoptent un profil décidément bas. Ni photo, ni conférence de presse, et bien sûr aucune reformation à l'horizon. Pourquoi ? Rock & Folk a réussi à rencontrer tous les acteurs de cette saga unique et pose la grande question qui taraude tous les lecteurs. Sont reproduites ici les réponses apportées par Olive. 

Les réponses d'Olive

  • La séparation 1984-1986

La rupture a été longue. Corine était mal à l'aise avec ces trois mecs depuis toujours... Son côté profondément féministe. Ca n'a pas aidé. Et puis il y avait deux clans, Corine-Bertignac d'un côté Richard-Jean-Louis, et François (Ravard, manager) même, de l'autre. La femme a été un peu le diable dans cette histoire. C'est peut-être un peu fort, mais ça a creusé une faille. Voilà pour le côté humain. Maintenant, il y a peut-être eu des histoires de pognon, je ne suis pas dans leurs petits papiers. Ca créé des dissensions s'il y en a un qui gagne deux millions et l'autre, un. C'est con, mais je crois que c'est comme ça. Au bout d'un moment, avec la lassitude et les dissensions inhérentes à un groupe, le fait qu'on ne peut pas s'entendre tout le temps, qu'on se voit toutes la journée... Les petites engueulades sont arrivés avec, et le pognon là-dessus. Ca n'a rien arrangé, ça c'est sûr. 

  • Regrets

Aujourd'hui, tout le mond est dans son petit sillon. À l'époque des débuts, Bertignac habitait dans une communauté à Saint-Cloud. On avait mis notre numéro de téléphone dans " Vinyle " et ça n'arrêtait pas. Le bouche à oreillle. On avait plein de nanas qui nous appelaient. Dix-huit ans, on a envie de baiser, et clac ! On se faisait même passer les unes pour les autres. En six mois, Téléphone est passé d'une cave infâme à Jussieu, à la grosse machine Pathé-Marconi. Vongt-ans après, Louis fait ses trucs, Jean-Louis est dans son univers avec ses enfants. Le temps a passé. 

Peut-être qu'il fallait vraiment qu'ils se séparent. Lili Drop n'a jamais été un groupe mature. Téléphone, eux, ont très vite été adultes, et ils se sont pris tous les flips. Devenir une rock-star, gagner plein de pognon, ça sépare les gens. Forcément. Leur amitié est peut-être gâchée mais il y a toujours un fond qui reste, l'essentiel. C'est dommage parce que je trouve que Téléphone c'était mieux que Bertignac d'un côté, Aubert de l'autre. 

  • Reformation ? 

S'ils se reforment, ils vont faire quoi ?Du Téléphone avec les textes d'adolescents d'Aubert ? Et Bertoche, le roi du solo de guitare ? C'est vraiment pas un truc dans l'air du temps aujourd'hui. Je pense que si j'arrivais ou si j'avais envie de les faire jouer sur un de mes disques, comme cette idée de faire un album avec Aubert, le truc se ferait peut-être. Différemment. Enfin, je projette, j'en sais rien. Maintenant, Téléphone, ce sont des groupes de bal qui reprennent les morceaux. C'est devenu académique. 

 

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